Au lendemain du traité d’Arras de 1435,

qui met fin à la guerre de cent ans et libère les villes de la rive droite de la Somme, sainte Colette songe à revoir le Nord. Vers 1445, elle quitte Besançon avec une colonie de religieuses pour fonder le couvent d’Amiens : don de Philippe de Saveuse, seigneur de Bailleul au Mont, gouverneur d’Artois, et époux de Marie de Lully. La capitale picarde accueille avec grande liesse le petit cortège de religieuses. Cet heureux début est un appel. Sainte Colette regarde vers Corbie, sa ville natale, le pays des grandes grâces de sa jeunesse et de l’appel divin. Qu’elle serait heureuse de pouvoir y construire un couvent de sainte Claire ! Philippe de Saveuse , « ce noble seigneur, connaissant le désir intime de la réformatrice, rêve de la seconder en devenant le fondateur du Monastère de Corbie.

A cet effet, il sollicite et obtient une Bulle d’érection du Pape Eugène IV… Mais les bénédictins de la Royale Abbaye se refusent à recevoir des « mendiantes » , aussi, Colette renonce-t-elle au projet si cher à son cœur « avec douce humilité et bénigne tristesse ». « La pensée d’Arras effleure quelques esprits qui proposent à la sainte de se rendre en cette cité. » « Si je n’y vais vivante, j’irai morte. » répond-elle prophétiquement. La perte de la ville de Corbie sera un gain pour Arras !

De sa vaste propriété située rue de Bronne , près de la porte de la vigne, Philippe de Saveuse fera le Monastère qu’il désire.

Il en jette les fondements dès 1456.

En 1457, il obtient du Pape Callixte III, la Bulle d’érection du couvent des clarisses dans la ville d’Arras.